Pendant l'occupation romaine, les Terrasses se trouvaient la pointe occidentale de la province "La Narbonnaise". Cette terrasse était couverte par un système de défense organisé par Jules César afin de contenir les diverses invasions subies par notre région. Les Romains introduisent la vigne.

Au IXe siècle, les abbayes défrichent la Forêt d'Agre, plantent et développent la vigne qui s'adapte dans le sol peu fertile. En septembre 1154, Amiel, Abbé de St Théodard, donnait ce terroir aux Templiers. Ces difficultés se terminèrent par une transaction entre l'Abbé de St-Théodard et Dieudonné, Hugues Galtier et Bernard de Cauce, Chevaliers du Temple qui édifièrent Lavilledieu.

La vigne prend un essor énorme, car jusqu'au XIIIe siècle, la consommation est à la fois domestique et cléricale, notamment à travers la communion, mais aussi le vin d'accueil aujourd'hui vin d'honneur - que l'on offrait pendant les ventes qui se déroulaient dans les monastères. Les croisades et les guerres de religion portèrent préjudice au vignoble local.

Les vins étaient expédiés sur gabarres par voie fluviale à Bordeaux. Les Anglais étaient friands de Vin de Moyenne Garonne dont le vignoble des Terrasses représentait au début du XIIIe siècle une superficie de 2 600 ha ; rien que sur la commune de La Ville Dieu il y avait près de 1 300 ha, ce qui représente Ici moitié des terres arables (carte de Scissini - 1730). Par jugement du tribunal de Montauban en date du 15 octobre 1947, l'appellation V.D.Q.S. "Vin de Lavilledieu" a été obtenue par les vignerons des terrasses.

Entre Montauban et Castelsarrasin, le vignoble de Lavilledieu est limité à 13 communes sur des sols de "boulbène" maigre des Terrasses entre le Tarn et la Garonne. Ces sols de limons fins et silicieux reposent sur un sous-sol de gros cailloutis ou d'alios ferrugineux et durs.

Le vignoble V.D.Q.S. couvre environ 150 ha pour un potentiel de 8 500 hl.

Un harmonieux ensemble de Négrette (30% maximum), de Cabernet Franc (25 % maximum), de Gamay (25 % maximum), de Syrah (25 % maximum) et facultativement de Tannat (15 % maximum) apporte aux vins de Lavilledieu tous leurs caractères.

Le Lavilledieu rouge a une belle robe cerise ou pourpre lorsqu'il est jeune, nuancé de reflets brique à partir de deux ans. Le nez évoque un bouquet de fruits rouges très agréable, et parfois le fruit confituré. En bouche, ce sont en général des vins tendres, souples et veloutés.

Le Lavilledieu rosé a une belle robe rose pâle dans les tons pastels. Souvent très typés, ils sont essentiellement à base de Négrette. Au nez, notes florales et fruitées se côtoient, rappelant souvent la grenadine et le bonbon acidulé. En bouche, ce sont en général des vins tendres, souples et veloutés

Très apprécié jeune, ce vin de garde tout son caractère au vieillissement avec un épanouissement de ses arômes après 4 à 5 ans en bouteille. Les plus charpentés peuvent attendre dans une bonne cave jusqu'à 7 ou 8 ans.

Le Lavilledieu rouge doit être servi entre 16 et 18°, il accompagne harmonieusement les plats régionaux (confits, cassoulets, magrets, etc. ...). La mise en température des vins vieillis doit s'effectuer lentement (48 h) et le débouchage des bouteilles, 1 à 2 heures avant la dégustation.